Mon univers dark underground où le réel et le virtuel se côtoient... Bonne visite chez la vieille corneille que je suis et à vous de m'apprivoiser ! Gnark ! Gnark !
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Si les avertissements menaçants du pape ne vous ont pas suffi, des scientifiques mettent en cause l'humanité pour une imminente sixième extinction massive sur Terre. La recherche, menée par des scientifiques de l'Université nationale autonome du Mexique et de Stanford, adopte une approche prudente du taux d'extinction, mais conclut que, même alors, la biodiversité subit un dramatique déclin à un rythme beaucoup plus soutenu qu'au naturel. Il y a bien une possibilité d'un revirement, mais la fenêtre d'opportunité se referme.
Les chercheurs ont supposé un taux de base (naturel) de deux extinctions de mammifères pour 10 000 espèces sur des périodes de 100 ans, ce qui, selon l'équipe, est “deux fois plus élevé" que les estimations les plus couramment utilisées. Cela a été comparé avec le taux actuel d'extinction des mammifères et des vertébrés, un chiffre également prudent (l'estimation la plus conservatrice) en raison de la difficulté à déclarer de façon certaine que l'espèce n'est plus.
Gerardo Ceballos et ses collègues chercheurs soulignent : Même selon nos hypothèses, qui tendraient à minimiser la preuve d'une extinction massive naissante, le taux moyen de perte d'espèces de vertébrés au cours du siècle dernier est jusqu'à 114 fois plus élevé que le taux de base.
A partir de l'étude : Les graphiques montrent le pourcentage du nombre d'espèces évaluées chez les mammifères (5513; 100% de ceux décrits), les oiseaux (10 425; 100%), les reptiles (4414; 44%), les amphibiens (6414; 88%), les poissons (12 457; 38%), et tous les vertébrés combinés (39 223; 59%). La courbe noire en pointillé représente le nombre d'extinctions attendues à un taux de base (background) standard constant de 2 E / PME. (A) estimation très conservatrice. (B) Estimation conservatrice. (Gerardo Ceballos et coll)
En fait, pour une extinction au taux présumé de base (“background”), il aurait pris à la nature entre 800 et 10 000 ans pour éliminer le même nombre d'espèces qui ont effectivement disparu le siècle dernier.
Nous parlons de milliers et de milliers d'espèces en voie d'extinction, ce qui conduira à une perte de la biodiversité. Sans cette diversité plus que nécessaire dans un écosystème, le risque est que les sources alimentaires s'amenuisent et dans la continuité de la chaine alimentaire l'humain, entre autres, en subira forcément les conséquences.
Ce graphique montre l'énorme augmentation de la perte d'espèces durant le siècle dernier. (université de Stanford)
L'équipe de conclure :
Ces estimations révèlent une perte exceptionnellement rapide de la biodiversité au cours des derniers siècles, indiquant qu'une sixième extinction massive est déjà en cours.
Une précédente étude avait mis en cause le changement climatique qui, à lui seul, pourrait anéantir 16 % des espèces.
Ce ne sont pas que de mauvaises nouvelles, mais notre chance d'avoir connaissance de ce fait ne sera pas éternelle.
Éviter une dramatique décroissante de la biodiversité et la perte subséquente de “services écosystémiques” est encore possible grâce à l'intensification des efforts de conservation, mais cette fenêtre d'opportunité se referme rapidement.
Trois facteurs sont cités comme étant essentiel à traiter : la perte e l'habitat, la surexploitation pour le gain économique et le changement climatique. Si aucune action n'est prise dans ce sens, l'étude prévoit qu'il ne faudrait que trois vies humaines pour un manque important dans des bénéfices de la biodiversité qui seraient irréversibles.
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Comme le colibri qui, selon la légende amérindienne, cherchait à éteindre seul le feu d'un immense incendie de forêt en portant quelques gouttes d'eau dans son bec, face aux autres animaux impuissants et sceptiques, le chef indien Almir Narayamoga Suruí a choisi de « faire sa part ». Ce leader emblématique des Suruí, peuple de 1 400 âmes vivant dans un territoire très reculé de l'Etat brésilien du Rondônia, se bat inlassablement contre la déforestation qui ravage l'Amazonie, sa « Terre-Mère ».
Afin de « sauver la planète », tel que l'indique le titre de l'essai-manifeste qu'il vient de publier avec l'aide de l'écrivaine voyageuse Corine Sombrun ? Sans doute pas (il le reconnaît lui-même). Mais pour éviter la destruction d'une partie de la forêt et retrouver un équilibre naturel, oui. Un combat qui lui a valu de voir sa tête mise à prix à trois reprises, l'obligeant à se déplacer sous escorte policière.
Le chef indien Almir Narayamoga Suruí (AFP PHOTO /VANDERLEI ALMEIDA)
Dans ce récit captivant, rédigé comme une lettre ouverte à ses cinq enfants dans le cas où il serait assassiné, le chef, reconnaissable à son traditionnel cocar (coiffe) de plumes d'aigles, alterne entre son parcours personnel, l'histoire et les traditions de son peuple, et les initiatives concrètes pour générer des bénéfices de la forêt sans la détruire.
Pression de l'élevage et de l'agriculture intensifs
Car depuis un demi-siècle, près d'un cinquième de la forêt amazonienne, le poumon vert de la planète, a disparu, sous la pression de l'élevage et de l'agriculture intensifs ainsi que de la production de bois, entraînant 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L'Etat de Rondônia, dans le nord-ouest du Brésil, est l'un des plus durement touchés, accusant une perte de 40 % de sa forêt primaire.
Un défrichement qui a forcé les Paiter Suruí («les hommes vrais, nous »), dont le territoire s'étend sur 250 000 km², à sortir de leur isolement en 1969. Ce premier contact avec les Blancs – les iaraei, exploitants forestiers, prospecteurs ou colons – entraîne d'abord affrontements et épidémies, qui font passer la population autochtone de 5 000 à 240 individus. Puis, vient le temps des échanges, plus ou moins forcés. Leurs coutumes et rites ancestraux, menés par des chamanes qui dialoguent avec les esprits de la forêt, du ciel et de la rivière, s'en voient altérés. Et laissent place à un nouveau mode de vie, plus moderne, où la chasse, la pêche, la cueillette ou l'artisanat traditionnels ne suffisent plus.
Des GPS pour traquer les abattages clandestins
Face aux siens qui commencent à vendre leurs terres, Almir Narayamoga Suruí, nommé chef de clan (des Gameb) à 17 ans, puis de son peuple tout entier à 26, cherche un « modèle où la protection de l'environnement serait aussi liée au profit ». Il tente tout d'abord de renouer avec les traditions, en réapprenant aux Suruí à se dessiner des peintures rituelles sur le corps, en instaurant des cours de portugais et de tupi-mondé, la langue locale, ou encore en mettant en place un programme sanitaire pour faire reculer la mortalité.
Puis, alliant culture ancestrale et méthodes high-tech, le jeune chef, le seul parmi les siens à avoir obtenu un diplôme universitaire (en biologie), met sur pied un plan sur cinquante ans pour une gestion durable des ressources de la forêt : il instaure un moratoire sur l'exploitation forestière, plante 100 000 arbres et traque les abattages clandestins grâce à des GPS fournis par Google. « Je suis autant à l'aise avec un arc qu'un iPhone, un compte Twitter ou une page Facebook », affirme-t-il.
Mécanisme de compensation carbone
En territoire Surui (Photo Thomas Pizer - Aquaverde)
Surtout, il lance un projet de compensation carbone, certifié par deux organismes internationaux en 2012. Le principe : vendre des crédits carbones à des entreprises qui souhaitent compenser leurs émissions de CO2, correspondant à la protection des arbres, réservoirs de gaz à effet de serre. Résultat : malgré une déforestation illégale qui perdure sur leur territoire, les Suruí ont pu éviter l'équivalent de 250 000 tonnes d'émissions carbone entre 2009 et 2012.
A quelques mois de la conférence climat de Paris, qui doit parvenir à un accord pour limiter le réchauffement de la planète à 2 °C d'ici la fin du siècle, et alors que l'on cherche toujours à concilier écologie et économie, l'opus a une visée plus large que la défense de l'Amazonie : l'instauration d'un mode de développement planétaire qui puiserait dans la sagesse des peuples de la forêt un nouveau modèle de démocratie et de vie.
Audrey Garric
Sauver la planète. Le message d'un chef indien d'Amazonie,d'Almir Narayamoga Surui et Corine Sombrun (Albin Michel, 190 p., 18 euros). Almir Narayamoga sera présent au Salon du livre dédié au Brésil du 18 au 23 mars 2015.
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L'humanité a survécu à la prétendue fin du monde de 2012 mais elle est, avec bien plus de sérieux, sur le point de basculer : guerre nucléaire et changements climatiques font partie des risques planétaires les plus inquiétants comme le symbolise la célèbre horloge de l'Apocalypse qui vient d'être avancée à 23 h 57 : il ne reste plus que 3 minutes avant la fin de notre civilisation.
L'horloge de l'Apocalypse ou de la fin du monde (Doomsday Clock) fut créée en 1947, peu de temps après les bombardements atomiques américains sur le Japon, par les membres du Bulletin des scientifiques atomistes, (BAS) basé à l'Université de Chicago. Cette association, qui compte pas moins de 17 prix Nobel avertit la communauté internationale : "la probabilité d'une catastrophe mondiale est très élevée", faisant avancer l'horloge de 3 minutes, le premier ajustement depuis 2012.
Une horloge conceptuelle pour estimer le temps qu'il nous reste avant la fin du monde
L'horloge de l'Apocalypse est une horloge virtuelle qui décompte le nombre de minutes qu'il reste avant minuit (l'Apocalypse). Elle est révisée chaque année par les dirigeants du BAS, principalement en fonction des tensions géopolitiques autour du risque nucléaire : course aux armements, traités d'interdiction, terrorisme... La menace d'une guerre nucléaire planétaire a très largement contribué à diminuer le nombre de minutes qu'il restait à l'humanité avant de sombrer dans le chaos.
Depuis 2007, ce terrible compte à rebours intègre les changements climatiques et les nouveaux développements en matière de sciences de la vie, menaces qui pourraient compromettre de manière irrévocable l'avenir des sociétés humaines.
Si l'année 1953 détient le record avec seulement 2 minutes avant minuit, la situation s'est fortement dégradée depuis le début des années 1990 où l'horloge était fixée à 23 h 43, soit 17 minutes avant la fin du monde. Depuis, presque chaque année, l'horloge avance ses aiguilles vers minuit.horloge apocalypse
L'échelle verticale représente le temps qu'il reste sur cette horloge jusqu'à l'heure fatidique de minuit. Les carrés rouges représentent les périodes de tensions internationales pendant lesquelles on considère que l'heure de la fin du monde approche. À l'inverse, les carrés bleus représentent des périodes de détente pendant lesquelles l'heure de la fin du monde semble s'éloigner. À sa création, en 1947, l'horloge indiquait 23 h 53.
Soulignons les limites de cette pendule : il ne s'agit pas d'une prédiction, personne ne connaît le futur, mais d'un outil d'alerte, un moyen clair et compréhensible par tous pour mesurer l'urgence des décisions à prendre.
2015 : la menace des changements climatiques et d'une guerre nucléaire
Comme en 2012, les décisions politiques ne sont manifestement pas à la hauteur des défis posés par le changement climatique en cours et la modernisation des armes nucléaires : "Malgré des développements modestement positifs dans le domaine du changement climatique, les efforts actuels sont absolument insuffisants pour éviter un réchauffement catastrophique de la Terre", soulignent les chercheurs. "Parallèlement, les Etats-Unis et la Russie se sont lancés dans des programmes massifs de modernisation de leurs "triades" nucléaires, compromettant ainsi les traités existant sur les armes nucléaires", ajoutent-ils, évoquant les trois composantes terrestre, aérienne et navale des arsenaux nucléaires. En effet, le conflit en Ukraine a fait basculer, en seulement quelques mois, l'équilibre des grandes puissances vers une nouvelle guerre froide où chaque partie s'emploie à augmenter considérablement ses capacités de dissuasion nucléaire.Résultat : "Si quelqu'un perd son sang-froid durant cette période surchauffée, nous n'allons pas survivre aux années à venir" a déclaré Mikhaïl Gorbatchev, âgé de 83 ans. "Ce n'est pas quelque chose que je dis à la légère. Je suis extrêmement préoccupé" a t-il ajouté dans un entretien donné dans un journal allemand.
Par conséquent, l'horloge de l'Apocalypse a été avancée de deux minutes par rapport à 2012 et se situe maintenant à 23h57, à seulement 3 minutes de la fin du monde, au même niveau qu'en 1984 à l'apogée de la guerre froide entre les Etats-Unis et la Russie. 30 ans plus tard, la sagesse collective de l'humanité n'a pas progressé...
"L'horloge n'est plus qu'à trois minutes de minuit en raison de l'échec des dirigeants internationaux à accomplir leur devoir le plus important : assurer et préserver la santé et la vitalité de la civilisation humaine." ont déclaré les membres du BAS.
L'humanité est plus que jamais confrontée à un monde qui change, loin de l'espoir suscité par l'entrée dans le XXIème siècle. En effet, la course à l'armement nucléaire a été ravivée avec la guerre en Ukraine, une guerre régionale enflamme tout le moyen-orient, le protocole de Kyoto est un échec total et aucune décision forte n'a été prise pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre tandis que les sources d'énergie renouvelables et sûres ne sont pas encore suffisamment développées et soutenues. Finalement, les décideurs du monde entier ne parviennent pas à sortir du modèle « business as usual » qui favorise leurs propres intérêts et hypothèque l'avenir de l'humanité.
Sivan Kartha, membre du Conseil de la science et de la sécurité du Bulletin of the Atomic Scientists, et chercheur à l'Institut de Stockholm pour l'environnement, a déclaré : "les émissions de gaz à effet de serre mondial sont maintenant 50% plus élevé que ce qu'ils étaient en 1990. Depuis 2000, les taux d'émissions ont augmenté plus rapidement encore que les trois précédentes décennies combinées. Les investissements ont continué d'être portés dans les combustibles fossiles à un rythme qui dépasse les 1000 milliards de dollars par an, auxquels il faut ajouter des centaines de milliards de dollars de subventions. Nous pouvons et devons inverser cette tendance
Les recommandations urgentes du Bulletin des scientifiques atomistes
Dans tous les cas, ce constat peu encourageant conduit le BAS à émettre une liste de recommandations qui réclament « une attention urgente » dont notamment :
- Prendre des mesures fortes visant à plafonner les émissions de gaz à effet de serre à des niveaux suffisants pour maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale à + 2°C au-dessus des niveaux préindustriels. - Réduire considérablement les dépenses engagées sur les programmes de modernisation des armes nucléaires. - Re-dynamiser le processus de désarmement, en insistant sur les résultats. - Traiter les problème des déchets nucléaires.
Sans aucun doute, l'humanité vit un tournant. Les alertes sont nombreuses - l'horloge de l'Apocalypse en fait partie - elles émanent bien souvent de scientifiques et d'observateurs et sont partagées avec dépit par de très nombreux citoyens. Pour autant, le monde semble figé, ancré dans ses querelles puériles et futiles : l'indécision et l'inaction politique risquent bien de faire sonner les douze coups de minuits, pour une dernière fois...
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Réchauffement climatique, utilisation des sols, perte de la biodiversité, perte de nutriments dans les sols liée à l'utilisation de phosphore et d'azote : l'activité humaine met en danger l'équilibre de l'écosystème planétaire, nous avertissent les scientifiques.
En 2009, une équipe de chercheurs internationaux faisait date en publiant dans Nature un article intitulé « Un espace sécurisé pour l'activité humaine », dans lequel ils identifiaient et quantifiaient ce qu'ils appelaient des « limites planétaires ».
Au nombre de dix (dont deux regroupées en une), ces limites visent à déterminer des seuils globaux au-delà desquels les dégradations environnementales planétaires ne permettraient plus aux activités humaines de se poursuivre. L'idée est que les conséquences de cette activité humaine pourraient mettre un terme à la stabilité de l'écosystème qu'a connue la planète depuis 10.000 ans, et qui aurait duré encore plusieurs millénaires si la révolution industrielle n'était pas venue chambouler tout cela, écrivait à l'époque l'Institut Inspire. Concrètement, ces limites consistaient en des seuils appliqués à certaines activités et processus : par exemple, le taux de concentration en CO2 dans l'air.
Les dix limites sont l'érosion de la biodiversité, les changements climatiques, l'acidification des océans, le trou de la couche d'ozone de la stratosphère, les cycles biogéochimiques (azote et phosphore, comptabilisées comme deux limites différentes), l'utilisation de l'eau douce, le changement de vocation des terres, la pollution chimique et la teneur de l'atmosphère en aérosols, cite Planète Viable, qui propose en 2013 un tableau résumant les indicateurs.
Lors de la publication de l'article, les limites de trois systèmes (taux de perte de biodiversité, changement climatique et l'influence humaine sur le cycle de l'azote), avaient déjà été dépassées.
Une mauvaise nouvelle est tombée mi-janvier, dans la revue Science : une quatrième limite a été franchie. Il s'agit de l'utilisation des sols. Les chercheurs estiment ainsi qu'il faudrait conserver 75 % de couvert forestier dans les zones auparavant forestières. Or, ils estiment qu'au niveau mondial, le taux moyen actuel est à environ 60 %.
L'utilisation du phosphore dépasse la limite critique
Le taux d'utilisation de phosphore, qui compte comme la moitié d'une limite, a aussi été dépassé. « Le précédent article tirait déjà la sonnette d'alarme concernant le cycle de l'azote, en montrant que nous avions déjà dépassé la limite de l'acceptable, mais il considérait que dans le cas du phosphore, nous nous approchions de la limite sans toutefois la dépasser », explique au Monde Philippe Hinsinger, chercheur (Institut national de la recherche agronomique – INRA) au laboratoire Eco & Sols (Montpellier Supagro, Institut de recherche pour le développement, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, INRA), spécialiste des cycles biogéochimiques et qui n'a pas participé à l'étude. C'est maintenant chose faite, notamment à cause de l'agriculture intensive. A l'échelle planétaire, « les quantités additionnées d'azote et de phosphore induites par les activités humaines sont si grandes qu'elles perturbent de façon significative les cycles globaux de ces deux éléments importants » expliquent les chercheurs.
Les limites déjà dépassées en 2009
Lors de la première publication de l'étude, le changement climatique, l'appauvrissement de la biodiversité et le flux d'azote avaient dépassé un seuil ou il risquait de se produire des basculements potentiellement irréversibles.
Ainsi, la perte de biodiversité à l'échelle planétaire est estimée à un niveau 100 à 1000 fois supérieur à une extinction qui pourrait être considérée comme naturelle. Cette perte a un véritable impact sur l'activité humaine, explique Vedura : « l'extinction d'espèces augmente la vulnérabilité d'écosystèmes terrestres et aquatiques, en ayant des effets sur l'acidité de l'océan et le changement climatique », écrit le site. Concernant le climat, les auteurs estiment que la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone (CO2) ne doit pas dépasser une valeur située entre 350 parties par million (ppm) et 450 ppm. Le seuil de 400 ppm a été franchi en 2014, alors que la concentration n'était que de 315 ppm en 1958, quand elle a été mesurée pour la première fois.
Les limites restantes
C'est une bonne nouvelle, mais pour combien de temps ? L'utilisation d'eau douce, l'intégrité de la couche d'ozone et l'acidification des océans sont encore – en moyenne mondiale – sous la barre critique. L'acidification des océans est néanmoins très proche de la limite, observe-t-on.
Pour la pollution chimique et la teneur de l'atmosphère en aérosols, c'est plus compliqué : les chercheurs n'ont pas encore réussi à déterminer des limites. Si, comme l'écrivait en 2009 Planète viable, « la valeur attribuée aux limites planétaire revêt un aspect un peu arbitraire », le concept a au moins le mérite de faire comprendre que l'on ne peut continuer de détériorer continuellement l'environnement.
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On le sait, les forêts constituent un élément essentiel de la lutte contre le réchauffement climatique. Qu'en dire aujourd'hui ? Quel état des lieux peut-on établir ? Ces photos grand format se proposent de faire le point sur l'évolution de la déforestation dans le monde.
Des proportions jamais atteintes
La déforestation n'est pas un phénomène récent, mais elle a pris récemment des proportions jamais atteintes. Ici, zone exploitée dans les montagnes de la province de Jambi, dans l'île indonésienne de Sumatra, photographiée le 5 août 2010.
Les forêts occupent un tiers de la planète
Les forêts, qui occupent un tiers de la planète, fonctionnent comme des puits de carbone, assimilant ce gaz qui, sans elles, partirait dans l'atmosphère. Leur disparition croissante joue un rôle dans le réchauffement climatique. Ici, vue aérienne d'une section de la forêt amazonienne défrichée et transformée en terre agricole près de la ville d'Alta Floresta, dans le Para, Etat du nord du Brésil, le 19 juin 2013.
Evolution dans l'Etat brésilien du Rondonia entre 2000 et 2012
Evolution suivie par satellite de la déforestation dans un large secteur de l'Etat du Rondonia, dans l'ouest du Brésil. A gauche, en 2000 ; à droite, en 2012. La forêt restée intacte est en vert foncé, tandis que les zones défrichées sont en beige ou vert clair (cultures, pâturages, ou de temps en temps, forêt secondaire).
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Ces deux images montrent la déforestation à l'œuvre dans la région de Loreto, au Pérou, en comparant la situation le 5 octobre 2012 (à gauche) et le 28 août 2013 (à droite). Cette étude de cas a été réalisée grâce au programme spatial d'observation de la Terre Landsat développé par la NASA. Alerté par des collègues péruviens, le chercheur américain Clinton Jenkins a en effet cherché des preuves de déforestation dans ce secteur.
L'écorégion du Pantanal en danger
La déforestation massive, c'est aussi une perte assurée en biodiversité. Ainsi l'immense écorégion du Pantanal – vue ici depuis l'Etat brésilien du Matto Grosso, en janvier 2011 – est en danger à cause de la culture intensive du soja et de la déforestation, alertent des sources scientifiques.
Des conséquences pour les populations locales
La déforestion a des conséquences pour les populations locales. Ainsi au Brésil, les Ashaninka et les Madija qui vivent à la frontière avec le Pérou disent avoir constaté sur leur territoire de plus en plus d'incursions de tribus isolées. Celles-ci mènent des raids contre les villages, plaçant les communautés vivant le long de la rivière Envira en alerte permanente. Les leaders de la tribu Ashaninka ont demandé au gouvernement et aux ONG de les aider à contrôler ce qu'ils considèrent comme une atteinte à leur région, soulignant que les mouvements de ces autres tribus est le résultat de la pression exercée par l'exploitation forestière illégale de l'autre côté de la frontière, au Pérou. Ici, un chef spirituel Huni Kui, peuple de cette même région, préside une cérémonie hors du village de Novo Segredo, le 9 mars 2014.
Le Brésil fait des efforts
Vue aérienne d'une mine appartenant au géant brésilien Vale, dans l'Etat du Para, au Brésil, prise le 6 août 2013. La déforestation de l'Amazonie brésilienne a augmenté de 29% entre 2012 et 2013, selon une estimation officielle publiée le 10 septembre 2014. Quelque 5.891 km2 de forêt ont disparu pendant cette période. Malgré tout, il s'agit d'une relative bonne nouvelle puisque c'est le second meilleur résultat enregistré depuis 1988, l'année où ont débuté ces mesures. De fait, le Brésil fait des efforts et est parvenu depuis 2004 à réduire de 74% le rythme annuel de la déforestation dans cette vaste région.
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C'est désormais l'Indonésie qui inquiète le plus. L'archipel, plus grand producteur mondial d'huile de palme, a abattu en 2012 près de deux fois plus de forêt vierge que le Brésil. Ici, une pelleteuse ramasse des arbres abattus, sur une concession de PT Tebo Multi Agro, fournisseur d'Asia Pulp & Paper (APP), géant indonésien de la production de pâte à papier et de papier, dans le district de Tebo, dans la province de Jambi (Sumatra), le 5 août 2010. Cette photo a été prise lors d'un voyage pour la presse organisé par Greenpeace.
La forêt tropicale cède sa place aux palmiers à huile
A gauche, forêt tropicale dans le parc national de Sungai Sembilang, dans la province de Sumatra du Sud, en Indonésie ; à droite, non loin de là, un arbre isolé après que la forêt a été coupée dans une immense concession de production de papier et de pâte à papier. Les deux photos ont été prises le 16 octobre 2010 lors d'une mission de reconnaissance aérienne de Greenpeace dans l'île de Sumatra.
Greenpeace accuse les multinationales
Photo prise le 24 février 2014 lors d'une mission de reconnaissance aérienne de Greenpeace du Kotawaringin oriental, dans le Kalimantan central (Bornéo). Sur ce terrain boisé concédé à Karya Makmur Abadi, les arbres ont été arrachés pour laisser place à une future plantation de palmiers à huile. Le 26 février 2014, l'ONG Greenpeace a accusé la multinationale américaine Procter & Gamble de responsabilité dans la déstruction de la forêt tropicale indonésienne et de l'habitat des orang-outans et des tigres.
Des orangs-outans sans forêt
Un orang-outan mourant de faim sauvé d'une forêt après la destruction de son habitat par des buldozers, en avril 2013. Parmi les individus sauvés se trouvaient une femelle attendant un petit et une mère et son bébé qui avaient refusé d'être séparés pendant cette épreuve. Les orangs-outans ont été découverts accrochés aux derniers arbres restants de leur forêt, rasée pour faire place à une plantation d'huile de palme.
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Un tigre de Sumatra dans son enclos, au zoo Ragunan de Jakarta, le 23 octobre 2013. Cette sous-espèce est en danger critique d'extinction, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Dans un rapport intitulé "Permis de tuer" rendu public le 22 octobre 2013, Greenpeace a indiqué que le géant singapourien des matières premières agricoles Wilmar s'approvisionnait en huile dans des terres défrichées illégalement, et détruisait de ce fait l'habitat des tigres de Sumatra. Le secteur de l'huile de palme est le plus grand facteur de déforestation en Indonésie, pays qui abrite environ 10% de la forêt tropicale mondiale et où la déforestation illégale est endémique. Il ne resterait que 400 tigres de Sumatra vivant à l'état sauvage.
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Lorsque nous, les êtres humains, avons de la fièvre, nous nous inquiétons immédiatement et nous agissons. Après tout, nous savons que lorsque la température de notre corps augmente de 1,5°C, jusqu'à 2°C au dessus de la moyenne, c'est sérieux, tandis qu'une augmentation de 4-6ºC, ou plus, peut conduire au coma voire à la mort.
Il en est de même quand la Terre est touchée par la fièvre. Au cours des 11.000 dernières années, la température moyenne de la planète était d'environ 14°C. L'augmentation de la température moyenne globale est d'ores et déjà d'environ 1°C.
Si nous ne prenons pas les mesures appropriées tout de suite pour arrêter la propagation de cette fièvre, les prévisions nous disent que la planète est sur la voie d'une augmentation de la température moyenne comprise entre 2°C et 6°C d'ici la fin du siècle. Dans ces conditions, la vie sur Terre, telle que nous la connaissons, pourrait changer radicalement.
Nous n'avons pas d'autre choix que de passer immédiatement à l'action. Mais pas n'importe quelle action, une action juste, au bon moment. Par exemple, lorsqu'un être humain a de la fièvre, il doit se reposer, s'hydrater abondamment, prendre le bon médicament et, si la fièvre persiste et continue d'augmenter, il doit aller voir un médecin pour identifier la véritable cause de la fièvre, qui peut aller d'une simple infection à des maladies mortelles comme le cancer.
La bonne prescription
Dans le cas de la fièvre planétaire, la bonne prescription nécessite de mener et d'appliquer, a minima, les dix actions suivantes :
1 - Prendre des engagements contraignants immédiats – et non des engagements volontaires – pour maintenir l'augmentation de la température globale en deçà de 1,5ºC d'ici la fin du siècle, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre en deçà de 38 gigatonnes d'ici 2020.
2 - Laisser reposer la Terre en prenant des engagements contraignants pour maintenir plus de 80 % des réserves connues d'énergies fossiles dans le sol et sous le plancher des océans.
3 - Abandonner les logiques extractivistes en imposant des interdictions sur toute nouvelle exploration et exploitation de pétrole, de sables bitumineux, d'hydrocarbures de schiste, de charbon, d'uranium et de gaz naturel, y compris sur la construction de nouvelles infrastructures comme le pipeline Keystone XL. 4 - Accélérer le développement et la transition vers des énergies alternatives renouvelables comme l'éolien, le solaire, la géothermie et l'énergie marémotrice basées sur une propriété et un contrôle collectifs et citoyens.
5 - Promouvoir la production et la consommation de produits locaux et durables pour répondre aux besoins fondamentaux des populations et éviter le transport de marchandises qui peuvent être produits localement.
6 - Transformer les agricultures industrialisées et orientées à l'exportation vers des productions agricoles répondant aux besoins alimentaires locaux basés sur la souveraineté alimentaire.
7 - Adopter et appliquer des stratégies de zéro déchet pour le recyclage et l'élimination des déchets ainsi que pour la rénovation des bâtiments dans le but de réduire les consommations d'énergie liées au chauffage.
8 - Améliorer et développer les transports en commun pour le déplacement des personnes et des marchandises dans les centres urbains et entre les villes des régions urbanisées par des lignes ferroviaires efficaces.
9 - Développer de nouveaux secteurs de l'économie visant à créer de nouveaux emplois qui rétablissent l'équilibre du système Terre, tels que des « emplois favorables au climat » (climate jobs) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et restaurer la planète.
10 - Démanteler l'industrie de l'armement et l'infrastructure militaire dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre générées par la guerre, et de récupérer les budgets militaires pour promouvoir une paix véritable.
Les mauvaises prescriptions
Dans le même temps, nous devons également être conscients que toutes les actions ne sont pas des mesures appropriées et que certaines initiatives peuvent aggraver la situation.
Notre défi le plus urgent réside sans doute dans le fait que les grandes entreprises détournent l'agenda climatique à leur profit pour tirer avantage des crises. En réponse, nous devons leur envoyer un message fort et clair : « Arrêtez d'exploiter la tragédie du changement climatique » !
Plus précisément, nous devons résister au « verdissement du capital », présenté comme la solution, en rejetant les politiques, stratégies et mesures suivantes :
La marchandisation, la financiarisation et la privatisation des fonctions de la nature à travers la promotion d'une « économie verte » factice qui consiste à mettre un prix sur la nature et créer de nouveaux marchés de dérivés qui ne feront qu'augmenter les inégalités et accélérer la destruction de la nature.
Cela signifie dire non aux dispositifs REDD (Réduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts), aux projets d'« Agriculture intelligente face au climat » (climate smart agriculture), de Blue Carbon et de compensation de la biodiversité, qui sont tous conçus pour créer de nouvelles activités à but lucratif pour le secteur privé et financier.
Rejeter les solutions techno-scientifiques telles que la géo-ingénierie, les organismes génétiquement modifiés, les agrocarburants, la bio-énergie industrielle, la biologie synthétique, les nanotechnologies, la fracturation hydraulique, les projets nucléaires, la production d'énergie basée sur l'incinération des déchets, etc.
S'opposer aux grands projets d'infrastructures inutiles qui ne bénéficient pas à la population et qui sont des contributeurs nets à l'effet de serre tels que les méga-barrages, les autoroutes, les stades de coupes du monde, etc.
Mettre fin aux accords de libre-échange et d'investissements qui encouragent les profits commerciaux internationaux, minent les populations qui travaillent, détruisent la nature, et réduisent considérablement la capacité des populations à définir leurs propres priorités économiques, sociales et environnementales.
Traitement préventif
En plus d'identifier les bonnes et les mauvaises prescriptions, il est fondamental de nommer la maladie qui provoque et génère cette fièvre planétaire permanente. Si nous ne le faisons pas, la fièvre ne cessera de s'aggraver d'une manière beaucoup plus agressive. Nous devons évaluer les causes structurelles de la maladie afin de résister à la tempête.
Les scientifiques ont clairement montré que l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre a commencé il y a 250 ans avec la révolution industrielle et s'est accélérée au cours du siècle dernier. De cette analyse, il est clair que le modèle industriel extractiviste et productiviste au profit de quelques-uns est la principale cause du problème.
Nous devons remplacer le capitalisme par un nouveau système qui vise l'harmonie entre les humains et la nature, et non maintenir un modèle de croissance sans fin que le système capitaliste favorise afin d'accroître les profits. Nous avons besoin d'un système qui lie le changement climatique et les droits humains, assurant la protection des populations les plus vulnérables, comme les migrants, et reconnaissant les droits des populations autochtones.
La Terre-Mère et ses ressources naturelles ne peuvent pas supporter les besoins de surconsommation et de surproduction de la société industrielle moderne globalisée. Nous avons besoin d'un nouveau système qui réponde aux besoins de la majorité et non de quelques-uns.
Pour aller dans ce sens, nous avons besoin d'une redistribution de la richesse qui est aujourd'hui contrôlée par 1 % de la population mondiale. En retour, cela exige une nouvelle définition du bien-être et de la prospérité sur la planète, dans le cadre des limites et de la reconnaissance des droits de la Nature.
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